Toile n°46 La Joconde d’après Léonard de Vinci

Dans ce nouvel article, vous allez découvrir une analyse approfondie de La Joconde de Léonard de Vinci, chef-d’œuvre emblématique de la Renaissance. Nous explorerons son histoire, ses techniques picturales, son mystère et son influence à travers les siècles.

Mais ce n’est pas tout : en parallèle, je vous présenterai deux versions de La Joconde que j’ai réalisées à des périodes très différentes de ma carrière artistique. La première, peinte en 2006, est une interprétation  non ressemblante et non réaliste. La seconde, plus récente, a été réalisée dans le cadre de mon défi de copier 52 toiles de maître en un an.

À travers une étude comparative de ces deux versions, je partagerai avec vous les défis techniques et artistiques que représente la copie d’un tableau de maître. Car s’il y a une chose essentielle à retenir, c’est bien ceci : pour apprendre, il faut peindre.

Plongeons ensemble dans l’univers fascinant de La Joconde et de ses multiples interprétations.

1) Présentation de l’œuvre

 

La Joconde, également connue sous le nom de Mona Lisa, est un portrait peint par Léonard de Vinci entre 1503 et 1506, avec des retouches possibles jusqu’en 1517. Il s’agit d’une peinture à l’huile sur un panneau de bois de peuplier, mesurant 77 × 53 cm, conservée aujourd’hui au Musée du Louvre à Paris.

Ce tableau est considéré comme un chef-d’œuvre absolu de la peinture de la Renaissance en raison de la maîtrise technique et de l’aura mystérieuse qui en émane. Il s’agit d’un portrait commandé par un marchand florentin, Francesco del Giocondo, pour représenter son épouse Lisa Gherardini, mais l’œuvre n’a jamais été livrée à son commanditaire. Léonard de Vinci l’a emportée en France, où elle fut acquise par le roi François Ier.

2) Contexte historique et commanditaire

Léonard de Vinci a peint La Joconde dans un contexte où le portrait évoluait en tant que genre artistique. À la Renaissance, la représentation des individus gagnait en naturalisme et en expressivité, influencée par les nouvelles techniques de perspective et de sfumato.

Si Lisa Gherardini est largement considérée comme le modèle de la Joconde, certains historiens ont avancé d’autres théories, suggérant qu’il pourrait s’agir d’un autoportrait de Léonard de Vinci ou encore d’une figure idéalisée. Le fait que Léonard ait gardé le tableau avec lui jusqu’à sa mort en France en 1519 renforce le mystère entourant l’œuvre.

3) Composition et techniques picturales

a) La composition et la posture du modèle

  • L’organisation du tableau repose sur une structure pyramidale, un choix caractéristique de Léonard de Vinci. Mona Lisa est assise, tournée légèrement vers la gauche, avec son regard fixé sur le spectateur. Cette posture, bien que sobre, est empreinte d’une grande maîtrise du naturel et de l’équilibre.
  • Ses mains croisées sur l’accoudoir renforcent cette impression de calme et d’harmonie. Ce positionnement crée une connexion entre le spectateur et le modèle, donnant l’impression que la Joconde nous observe en permanence, peu importe l’angle sous lequel on la regarde.

b) Le sfumato et le modelé des formes

  • Léonard de Vinci est célèbre pour sa technique du sfumato, qui consiste à adoucir les transitions entre les ombres et les lumières, supprimant les contours nets. Cela permet d’obtenir un rendu extrêmement réaliste du visage et des mains.
  • Les contours du sourire et des yeux sont flous, ce qui donne une impression de douceur et de mystère. Cette technique est une véritable prouesse technique, qui confère au tableau une atmosphère vivante et changeante selon la lumière et l’angle d’observation.

c) La lumière et les contrastes

 

  • L’éclairage utilisé par Léonard est subtil : une source de lumière venant de la gauche éclaire doucement le visage, créant des ombres délicates qui renforcent le modelé du portrait. Contrairement aux portraits médiévaux, où les contours sont souvent durs et les contrastes marqués, Léonard privilégie ici une transition fluide entre les zones lumineuses et les ombres.

d) La perspective atmosphérique

  • L’arrière-plan du tableau représente un paysage montagneux et sinueux, peint avec une perspective atmosphérique, une technique où les couleurs deviennent plus froides et les formes plus floues à mesure qu’elles s’éloignent dans l’espace. Cela crée une impression de profondeur .
  • Léonard de Vinci utilise cette approche pour renforcer l’effet de tridimensionnalité du portrait, intégrant harmonieusement la figure dans son environnement.

4) L’énigme du sourire

 

L’un des éléments les plus fascinants de La Joconde est sans doute son sourire. Ce dernier semble changer en fonction de l’angle et de la distance depuis lesquels on l’observe : tantôt doux et discret, tantôt plus marqué et malicieux.

Cet effet est dû à la combinaison du sfumato et de la construction subtile du visage, qui joue sur les ombres et les reflets. Léonard a réussi à créer une expression qui ne se fige pas, donnant à Mona Lisa une impression de vie et de mystère.

5) Interprétations et mystères

a) L’identité du modèle

Si Lisa Gherardini est la candidate la plus probable, d’autres théories existent. Certains voient en elle un autoportrait déguisé de Léonard de Vinci, tandis que d’autres pensent qu’il pourrait s’agir d’une figure allégorique représentant une idée abstraite, comme la beauté idéale ou l’intellect humain.

b) Un message caché ?

  • Certains chercheurs ont suggéré que des symboles cachés étaient dissimulés dans le tableau, notamment des formes dans les plis du vêtement ou dans le paysage. D’autres encore pensent que Léonard aurait laissé des indices dans la composition et la posture du modèle.

6) Ma démarche de reproduction de La Joconde

 

a) Un défi de taille

Dans le cadre de mon défi de copier 52 toiles de maître en un an, j’ai entrepris la reproduction de La Joconde, un exercice particulièrement exigeant tant sur le plan technique qu’artistique :

  • Copier une œuvre aussi emblématique n’est pas un simple travail d’imitation : c’est une immersion dans la pensée et la méthode de Léonard de Vinci.
  • Mon objectif n’était pas seulement de recréer fidèlement son apparence, mais aussi de comprendre les subtilités de sa technique, notamment le sfumato, cette façon unique d’estomper les contours pour adoucir les transitions entre ombre et lumière.
  • Chaque coup de pinceau devait être pensé pour restituer le modelé délicat du visage, la douceur du regard et l’atmosphère énigmatique du tableau.
  • Ce travail m’a permis d’explorer les secrets de la peinture de la Renaissance, en étudiant de près la construction des volumes, l’harmonie des couleurs et la profondeur de la composition.

Plus qu’une simple copie, cette expérience a été une véritable leçon de peinture, confirmant une chose essentielle : pour apprendre, il faut peindre.

7) les différentes versions de La Joconde

1. La version de 2006 : la vision du débutant

 

En 2006, j’ai réalisé une première version de La Joconde qui s’éloignait totalement du modèle original, tant dans sa ressemblance que dans son approche technique. Lorsque j’ai réalisé ma première version de La Joconde, je n’avais pas encore les compétences techniques nécessaires pour peindre de manière réaliste.

À cette époque, mon approche de la peinture était encore en phase d’exploration, et je n’avais pas acquis la maîtrise du dessin, des valeurs et des subtilités de la lumière qui sont essentielles pour reproduire fidèlement une œuvre aussi complexe.

Plutôt qu’une copie fidèle, cette version était une interprétation libre, où les proportions, les formes et les contrastes s’éloignaient fortement du modèle original.

Mon manque d’expérience se traduisait notamment par des approximations dans la construction du visage et une application de la couleur qui ne prenait pas en compte les nuances et le modelé subtil du sfumato de Léonard de Vinci. Malgré ces limites, cette première tentative avait une valeur importante dans mon parcours : elle marquait le début d’un long apprentissage et posait les bases d’une évolution artistique qui allait s’affiner au fil des années.

2. La version de 2013-2016 : une approche plus rigoureuse

Entre 2013 et 2016, j’ai entrepris une nouvelle version de La Joconde, cette fois avec une volonté de me rapprocher davantage de l’original. Ce projet s’inscrivait dans une démarche plus technique, avec une étude approfondie des formes, des ombres et de la lumière. Contrairement à ma version de 2006, j’ai cherché ici à comprendre le travail de Léonard de Vinci, notamment à travers l’observation des valeurs tonales et de la structure du visage. Cette période de travail m’a permis d’affiner mes compétences en peinture classique et de mieux appréhender la complexité d’une œuvre aussi mythique.

3. La version du défi 2024 : Une interprétation libre et une étude contemporaine 

Avec mon défi de copier 52 toiles de maître en un an, j’ai abordé La Joconde sous un nouvel angle : non plus seulement comme un exercice de reproduction, mais comme une véritable interprétation personnel. Cette fois, j’ai cherché à appliquer les techniques qu’il utilisait, notamment le sfumato et la composition pyramidale. Cette approche plus méthodique m’a offert une nouvelle perspective sur l’œuvre et m’a fait réaliser à quel point copier un tableau de maître est un défi technique et artistique.

Conclusion :

Chacune de ces versions a été un apprentissage précieux, me permettant de mieux comprendre les défis techniques et artistiques qu’implique la copie d’un chef-d’œuvre.

Cependant, je suis encore très loin d’atteindre l’exacte ressemblance avec l’original. Mon niveau actuel en peinture ne me permet pas encore d’être au niveau de l’œuvre de Léonard de Vinci, dont la maîtrise du sfumato et du modelé reste un défi immense.

Mais cette prise de conscience n’est pas un frein, au contraire : elle me motive à poursuivre mon travail et à continuer à progresser. C’est pourquoi je vais probablement refaire une nouvelle copie de La Joconde dans le courant de l’année 2025, avec l’espoir d’approfondir encore davantage ma compréhension de cette peinture mythique.

Car en peinture, il n’y a pas de secret : pour apprendre, il faut peindre.

Si  vous voulez approfondir certains aspects ou partager vos impressions sur l’évolution entre ces deux versions, je suis curieux d’en discuter avec vous !

En attendant …

A vos Pinceaux

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